6ème « MUR DE POÉSIE » DE TOURS
du 2 au 16 mars 2005, à la chapelle Saint-Éloi
INAUGURATION, le mercredi 9 mars 2005, à 17 h
Présentation de
l’exposition
par Catherine RÉAULT-CROSNIER
De gauche à droite : Catherine RÉAULT-CROSNIER,
organisatrice,
Jean-Pierre TOLOCHARD, adjoint au Maire de Tours chargé de la Culture,
et Jean-Luc PORHEL, conservateur des archives municipales.
Monsieur le Maire adjoint chargé de la Culture,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Je remercie la municipalité de Tours, plus particulièrement Monsieur Jean-Pierre TOLOCHARD, adjoint à la Culture. Par sa présence et sa fidélité, il est « passeur de mémoire », thème du Printemps des Poètes en 2005. Nous avons tous compris comme le dit Aragon, que « Tout le passé se lit comme on lit un poème »* et qu’avec le passé, on construit l’avenir.
Plusieurs personnalités m’ont demandé de bien vouloir excuser leur absence, Monsieur Michel GUILLOT, Préfet d’Indre-et-Loire et Monsieur Marc POMMEREAU, Président du Conseil général, qui était présent à l’inauguration en 2003.
Je remercie Monsieur le Directeur des Archives municipales de la ville de Tours, Monsieur Jean-Luc PORHEL de son aide précieuse dans la réalisation pratique de cette exposition, Monsieur François VIGNALE, Directeur de la Bibliothèque municipale de Tours et Monsieur ROBINET qui ont accepté de renouveler le partenariat avec la Bibliothèque même si le « Mur de poésie de Tours » ne pouvait avoir lieu dans leurs locaux suite à des travaux.
Je remercie l’équipe dynamique de la Chapelle Saint-Éloi, ainsi que tous mes amis poètes qui sont venus installer ces panneaux, assurer des permanences, échanger avec le public, dédicacer leurs livres. La Chapelle Saint-Éloi est un lieu propice aux animations ce qui a permis la réalisation de moments privilégiés. Bravo à tous ceux qui ont accepté de donner de leur temps pour mettre en valeur la poésie à travers des spectacles pour enfants et adolescents comme Joël CORMIER et Michel CAÇAO, à travers des animations de poésie classique comme Guy PÉRICART, ou de poésie libre comme Cécile MONTLOUIS. Il y a un programme au jour le jour que vous pouvez consulter. J’en profite pour dire bravo aux poètes qui ont donné leur poème ; ils sont 532 cette année ce qui est un chiffre tout à fait honorable et en augmentation.
Je remercie Madoka YASUI, professeur de littérature japonaise au lycée Konan, qui fait participer graphiquement chaque année, les jeunes lycéens japonais de quatorze à dix-sept ans.
Je remercie tous les présidents d’association littéraire qui se sont dévoués pour diffuser l’information auprès de leurs membres, comme Catherine BANKHEAD d’Art et Poésie de Touraine, Madame M’BAPPÉ qui rassemble les poèmes des jeunes de l’Institut Rougemont de Tours, Jean-Pierre HANNIET de l’association des Adex qui présente les belles affiches en couleurs, Nicole DESCOTEAUX de l’association du Carquois au Québec, Henri CHEVIGNARD de l’association française de haïku, Nicole BERGOT qui vit en Allemagne et dirige l’association « Poètes à la Une », réunissant des poètes du monde entier, Alain Serge DZOTAP, animateur d’atelier d’écriture pour enfants, auteur de jeunesse à Bafoussam, au Cameroun, Jean-Paul MERCIER de « Poètes en Berry », Raymond MUSTACCHI d’Arts et Lettres de France représenté par Francine DELAVALLADE secrétaire générale de l'association venue spécialement de Bordeaux, le docteur Carlos VIEIRA REIS de l’Union Mondiale des Écrivains Médecins dont je fais partie. Je remercie les deux médecins portugais qui font spécialement le déplacement en Touraine samedi et dimanche prochain, pour venir au pied du « Mur ». Il s’agit de deux personnalités, le docteur Luis LOURENÇO qui est le Président de la Société portugaise des écrivains médecins et le docteur Luis Miguel ROSA DIAS qui est le neveu d’un des plus célèbres poètes du Portugal et du monde actuel, Fernando PESSOA.
« Si tu veux la paix
ne prépare pas la guerre »,
nous dit Jean-Pierre HANNIET.
Oui, soyons des constructeurs là où nous sommes par exemple en édifiant ce « Mur », en devenant des bâtisseurs en littérature, tous unis autour de la poésie, dans la fidélité et la continuité au fil des ans.
« La poésie aide à vivre et à espérer », me dit dans une de ses lettres, mon ami, Max BIZEAU, poète et fils du poète vigneron centenaire, Eugène BIZEAU. Cette bouffée d’oxygène est vitale, aussi indispensable que l’air que nous respirons.
Je remercie les médias qui m’ont aidée à la diffusion de la connaissance de cette manifestation et plus particulièrement les animateurs de radio France Bleu Touraine, de radio Saint-Martin, les journalistes de la Nouvelle République du Centre Ouest en particulier Thierry NOËL, Mélanie THOMAS, Hervé MALBEC, de même que Monsieur Jean-Yves BONIN, rédacteur du Courrier Français de Touraine et son équipe.
Le thème du Printemps des poètes est cette année, « Passeurs de mémoire ». Il est centré sur la trace de la mémoire, trace qui peut s’exprimer de façon très variée comme par exemple dans le poème d’un iranien, Sohrab DOLATKHAH (ici présent) qui a transformé une légende de son pays d’une manière surréaliste proche de Dali ou avec le texte du turc Üzevir Lokman ÇAYCI qui nous confie :
« À l’intérieur de la pomme
Le ver grignote la blancheur
Pour atteindre
Le noyau de la vie… (…) »
Des poètes de toute race, de toute culture ont donné spontanément leur texte, par exemple des écrivains d’Israël et de Palestine pour lesquels l’objectif est le même, la paix :
« Où sont les hommes de la paix
et du respect ? »
écrit le poète israélien Michael ADAM, Chef du département d’intégration et d’accueil de l’Université Ben-Gourion et du Neguev et délégué francophone de la Société des Poètes Français pour Israël.
D’autres n’oublient pas l’actualité douloureuse comme Patricia CHAUVIN-GLONNEAU, poète et fille du Docteur Jean CHAUVIN bien connu de tourangeaux, qui crie la détresse humaine dans son poème « Tsunami ». Ce « Mur » reflète la diversité existentielle, essentielle et l’intensité de l’expression. Les tourangeaux ont la chance de côtoyer là, les poètes du monde entier, pour un enrichissement réciproque, par la diversité des cultures et l’échange des idées. Il faut laisser la place à la liberté, ne pas l’emprisonner comme l’exprime le célèbre poète québécois, Claude Hamelin :
« (…)mais, en ce moment,
j’ai un oiseau bruyant
dans la poitrine
qui cherche follement
la porte de sa cage. »
Tous les poèmes seront ensuite mis en ligne sur notre site Internet grâce à mon mari, Régis CROSNIER qui est présent et que je remercie ici. Notre site est très consulté et vous y trouverez les « Murs de poésie » des années précédentes, des renseignements sur ce « Mur » dont le programme au jour le jour, des détails sur le Banquet de la poésie, dimanche prochain à 13 h, à la Brasserie de l’Univers, des informations sur les Rencontres littéraires au jardin des Prébendes, chaque vendredi d’août, de 17 h 30 à 19 h.
Chaque année, des groupes sont intéressés par une visite commentée de l’exposition comme l’Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Touraine et ses amis, les élèves de l’Institut rural de Rougemont, l’association « Patrimoine et Découvertes », prouvant s’il en était besoin, l’intérêt croissant des tourangeaux pour cette manifestation.
Ce « Mur » est à la fois solide dans sa démarche et léger, fragile car en papier, comme nous le dit le poète camerounais Alain Serge DZOTAP :
« Je construis une parole trempée (…) »
« Avis aux poètes » ! Il n’est jamais trop tard pour donner son poème car les poèmes que je reçois actuellement, sont précieusement mis de côté pour 2006. Bientôt ce « Mur » disparaîtra mais avant il aura passé la mémoire. Après cette exposition, il restera virtuellement visible sur notre site Internet et effacera les barrières, celles de la fragilité de l’être dans le temps, dans l’espace et de la mort en perpétuant la mémoire de poètes partis dans l’infini ; que leur souvenir devienne permanence grâce à ce « Mur » ! « Mur virtuel ou Mur éternel », en perpétuel remaniement ? Il est difficile de le définir mais ce que j’espère de tout cœur, c’est qu’il sera encore au cœur de la ville de Tours pour le Printemps des Poètes 2006, dans un lieu propice à la lecture, à l’accueil et à l’échange comme la Chapelle Saint-Éloi ou la Bibliothèque municipale de Tours.
Avant de terminer et de donner la parole aux personnalités, je voudrais vous demander de ne pas partir sans mettre un mot sur le livre d’or, lien entre le passé, le présent et l’avenir, pour être vous aussi des passeurs de mémoire, ni sans partager le verre de l’amitié offert par la municipalité que je remercie sincèrement de son aide à la réussite pratique de cet événement littéraire.
Et voici mon vœu le plus cher : que le « Mur de poésie de Tours » continue à avoir « un charme fou », terme du poète Jean-Marie PILORGE. Qu’il puisse s’épanouir dans la richesse de ses échanges, qu’il soit de plus en plus connu dans le monde entier et aimé des tourangeaux, qu’il continue dans le temps pour qu’il y ait toujours un « Mur » à venir, un « Mur » tourné vers l’avenir !
Catherine RÉAULT-CROSNIER
* Poètes d’aujourd’hui, éditions Seghers, Aragon, p 176
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