LA LOIRE DANS TOUS SES ÉTATS
Au début de son long voyage,
Ce n’est qu’un tout petit ruisseau,
Notre dernier fleuve sauvage
Ne promet pas de grandes eaux.
L’allure toute buissonnière
Elle serpente lentement,
Elle se grossit des rivières
Rencontrées en chemin faisant.
Ses îles, tout comme une traîne
Sont autant d’îlots de verdure,
Et tous les sables qu’elle draine
Font des plages en miniature.
À tous les oiseaux prolifiques
Ses rivages sont accueillants
Et le grand cormoran celtique
Pour la Loire quitte l’Océan.
Nonchalante et majestueuse,
Elle se fait parfois rebelle,
Quittant son lit, elle est fugueuse
Et inonde tout autour d’elle.
Lorsque Orléans est en vue,
Oubliant ses jardins, ses parcs,
Peut-être est-elle un peu émue
Au souvenir de Jeanne d’Arc.
Siège des États généraux
Blois l’attire modérément,
Fêtes galantes et noirs complots
S’y mêlent trop intimement.
Elle aime Amboise, demeure des Rois,
S’y prélasse, y ralentit,
Pour un salut au roi François
Et à Léonard de Vinci.
Bientôt elle a envie de boire,
À Vouvray, longeant le coteau.
Je la soupçonne de vouloir
Mettre un peu de vin dans son eau.
Après un voyage au long cours
Elle est chez elle en Touraine
Et les arches du pont de Tours
La reçoivent en souveraine.
Dans la cité du beau langage,
Elle s’attarde en musant,
Fait signe à Ronsard au passage
Et s’achemine lentement.
Bientôt c’est la fin du voyage,
Alors les souvenirs se figent,
Les jours de liesse sont finis.
À regret elle se dirige
Vers l’Océan qui l’engloutit.
Novembre 2004
Jeanne ZOTTER
37000 Tours
Jeanne ZOTTER au Mur de poésie de Tours 2005.
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