TEMPÊTE SUR L’OCÉAN
Pareil au visage d’une femme
Que la colère défigure
Sa face avait changé.
Ses flots glauques
Avaient subitement pris une teinte cendrée,
Fondant dans une même grisaille
L’infini du ciel et l’immensité de l’eau.
Bien avant que la tempête n’éclate,
La colère sourdait au fond de ses entrailles.
On le sentait cabré, révulsé, prêt à bondir,
Fouaillé par le vent qui soufflait avec rage,
Ses flancs tressautaient
En longs spasmes nerveux.
Soudain, il éclata.
Ce fut comme une déchirure.
Creusant ses lames en de profonds sillons,
De grosses levées de houle surgirent
En de longues chaînes baveuses.
Dans un roulement de tonnerre,
Ses rouleaux s’enflèrent, se rapprochèrent
Et déferlèrent en torrents furieux.
Telle une furie, il vomissait ses embruns
Qui retombaient en gerbes écumeuses
Le long de ses roches abruptes.
Rolande COLLAS
37 TOURS
Rolande COLLAS au Mur de poésie de Tours 2005.
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