LA VIEILLE MAMAN
Au cimetière elle va elle court
Dès le matin au lever du jour ;
Dans la chapelle de la famille
Elle se prosterne sous sa mantille,
À genoux, courbée, priant pleurant,
Les larmes de son cœur de Maman !
Ce fils c’était le tout premier,
Des sept, c’était son premier-né.
Il y a bien longtemps il avait quitté sa terre
Pour aller naviguer sur les mers ;
Et puis un jour il s’était marié
Et s’était fixé à l’étranger.
Il était loin, il était bien elle y
pensait ;
Elle savait qu’aux vacances il reviendrait.
Maintenant qu’il a été mis en bière
Elle vient le saluer tous les jours ;
Elle lui dédie toutes ses prières
Inconsolable dans son amour.
Du pays elle ne veut pas partir
Un jour ou deux pour s’évader,
Car son moral deviendrait pire
Et sa santé déclinerait.
Sa joie est de venir là
Et de lui parler tout bas.
Et c’est pour cela qu’au fil des jours
On la voit toujours qui va qui court.
Elle va ainsi depuis sur le chemin
Tenant son bouquet de fleurs à la main !
Angeline DI LORENZO
Le Nostradamus, entrée « L »
117, boulevard Ledru-Rollin
13300 SALON-DE-PROVENCE
Ex-journaliste retraitée. Membre de « Arts et Lettres de France ». Premier Prix avec Médaille d’or de la ville de Pau, pour un essai : « De l’hôtel Colbert à Livry-Sévigné »
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