"Mur de poésie de Tours" 2004

Poètes de Touraine

 

FIN DE VIE

 

Lorsqu’un jour je quitterai cette terre,
Que mon corps redeviendra poussière,
Que j’aille au paradis ou en enfer,
Je ne veux pas regarder en arrière.

Lorsque mon corps, vaincu par la douleur,
Que mon cœur, asséché par le malheur
Ne pourront plus lutter contre l’horreur,
Dignement, je veux pouvoir partir ailleurs.

Aujourd’hui, trahi par mon corps décharné
Je ne peux plus ni parler ni bouger,
Et je n’ai plus envie de résister,
Je n’aspire plus qu’à un repos mérité.

Devant ces visiteurs endimanchés
Me lançant des regards faussement gais,
Je n’ai plus que mes yeux pour m’exprimer.
Mais que l’on me fasse grâce de la pitié.

Le prix de la vie est si cher à payer,
Le prix de la mort n’est rien à côté,
Je vais partir plein de sérénité,
Et connaître à nouveau la liberté.

Lorsque j’aurai enfin trépassé,
Je ne veux pas être regretté,
Mon entourage sera libéré
Et nous retrouverons tous la liberté.

Lorsque bientôt je quitterai cette terre,
Mon corps usé partira en poussière
En franchissant la grande barrière
Je redeviendrai libre comme l’air.

 

Juin 2002

 

Christian POISSON

 

Un dimanche, voici quelques années, je rendais visite à un oncle très gravement malade et cloué dans un lit. Dans son regard encore lucide, j’ai eu l’impression qu’il me disait adieu, que je ne le reverrai pas. Effectivement, il est décédé quelques semaines plus tard. J’ai tenté, dans ce poème, d’imaginer la signification de ce dernier regard.