PAPILLON
Une étincelle :
Ce qui reste de lui.
Le papillon, souffle de souffre.
De la poudre aux ailes.
Dans le creux de mes doigts,
Un soir de juin, atterrir.
Que mon araignée onglée l’encercle
De géométrie, d’un quadrilatère de toile
Et qu’il y tourne en rond, l’insecte.
Aiguiser mes crayons des douze couleurs
primaires ;
En gratter la blancheur friable de ses
attributs ;
Y déposer par touches sauvages mes empreintes
impures ;
À l’huile, à l’eau ;
Je le noie, je l’efface, je le fris ;
Pour tout recommencer.
Le figer de cire ;
Le sculpter d’ébène ;
Le démembrer un à un;
L’ausculter ;
Le pétrir.
L’asservir entre mes tenailles
Pour mieux le sertir :
Dragon de jade,
Reflet de pierre de lune,
Cristal volant.
Entre ses antennes télescopiques,
Sérail de la plus noire des onyx, occultes,
J’y ai fixé une existence posthume.
J’en ai fais la mort,
La plus belle de mes œuvres,
L’éphémère.
Jérôme NAVET-CINTRACT
31, rue Rouget de Lisle
37000 TOURS
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