LUCILLE
La fraîche matinée s’avance lancinante,
Au doux soleil de Juin qui monte crescendo
Silence de marbre pur, été qui ne dit mot
Le temps semble figé comme une valse lente.
Et Lucille est venue, dans un silence étrange
Quémander d’un sourire, en quelques mots si fins
Le paraphe qui sied à son beau parchemin
Délicieuse harmonie, née de la main d’un ange
Comme la brume opaque recouvrant l’océan
Se déchire au premier rayon d’un soleil fier
Le charme délicieux s’allie l’arme de fer
Et le regard aigu, Lucille se fait tyran
Nulle flamme brillant dans ses yeux de velours
Reste, immobile et pure comme l’airain, sa voix
Et ce cruel silence, qui précède l’octroi
Quand glaives et cuirasses se meurent pour toujours
Fasciné, comme nu, blessé jusque dans l’âme
Serviteur ou marquis entende en quelque lieu
Divine ou insidieuse, tant inspirée des dieux
L’immanente exigence d’une voix faite femme
Patrice HUARD
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