XXIII
Mignongne, levés-vous, vous estes paresseuse,
Ja la gaye alouette au ciel a fredonné,
Et ja, le rossignol frisquement jargonné,
Dessus l’espine assis, sa complainte amoureuse.
Debout donq, allon voir l’herbelette perleuse,
Et vostre beau rosier de boutons couronné,
Et voz oeillets aimés, ausquels avés donné
Hyer au soir de l’eau, d’une main si songneuse.
Hyer en vous couchant, vous me fistes promesse
D’estre plus-tost que moi ce matin eveillée,
Mais le someil vous tient encor toute
sillée :
Ian, je vous punirai du peché de paresse,
Je vois baiser cent fois vostre oeil, vostre tetin,
Afin de vous aprendre à vous lever matin.
Extrait de « Continuation des amours de P. de Ronsard Vandomois 1555 »
Pierre de RONSARD
(1524 - 1585)
Pierre de Ronsard est né au château de la Possonnière, en Vendômois, et mort et inhumé au prieuré de Saint-Cosme, à La Riche. Le buste de Ronsard sculpté par Delpérier se trouve au jardin des Prébendes. Il fait partie du groupe de la Pléiade et veut renouveler l’inspiration et la forme de la poésie française. Il écrit d’abord des « Odes » imitées de Pindare puis une poésie plus personnelle dans « Les Amours » pour terminer par un ton plus épique dans « Les Hymnes ». Poète de la Cour, il laissera inachevée son épopée de « La Franciade ». Son œuvre connut un oubli de deux siècles avant d’être réhabilitée par Sainte-Beuve.
Une rue de Tours porte son nom.
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