"Mur de poésie de Tours" 2004

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

MÉDITATION CINQUIÈME

 

L’IMMORTALITÉ

Le soleil de nos jours pâlit dès son aurore,
Sur nos fronts languissants à peine il jette encore
Quelques rayons tremblants qui combattent la nuit ;
L’ombre croît, le jour meurt, tout s’efface et tout fuit !

Qu’un autre à cet aspect frissonne ou s’attendrisse,
Qu’il recule en tremblant des bords du précipice,
Qu’il ne puisse de loin entendre sans frémir
Le triste chant des morts tout prêt à retentir,
Les soupirs étouffés d’une amante ou d’un frère
Suspendus sur les bords de son lit funéraire,
Ou l’airain gémissant, dont les sons éperdus
Annoncent aux mortels qu’un malheureux n’est plus !

 

 

Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER, illustrant le poème MÉDITATION CINQUIÈME d'Alphonse de LAMARTINE

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.

Extrait de « Premières méditations poétiques »

 

Alphonse de LAMARTINE

(1790 - 1869)

 

Né à Mâcon, ce poète romantique et homme politique français devint connu dès son premier recueil lyrique « Les méditations poétiques » ; il est l’auteur des « Harmonies » et de « L’Histoire des Girondins ». Après des déboires en politique, il termine sa vie en écrivant des récits autobiographiques « les Confidences », « Graziella »…

 

Une rue de Tours porte son nom ; c’est l’ancienne rue La Fayette.