LES FEUX
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Âmes dessous l’autel victimes des idoles,
Je prête à vos courroux le fiel de mes paroles,
En attendant le jour que l’ange délivrant
Vous aille les portaux du paradis ouvrant.
De qui puis-je choisir l’exemple et le courage ?
Tous courages de Dieu, j’honorerai votre âge,
Vieillard de qui le poil a donné lustre au sang,
Et de qui le sang fut décoré du poil blanc :
Hus, Jérôme de Prague, images bien connues
Des témoins que Sodome a traînés par les rues
Couronnées de papier, de gloire couronnés.
Par le siège qui a d’or mitrés et ornés
Ceux qui n’étaient pasteurs qu’en papier et en
titres,
Et aux évêques d’or, fait de papier les mitres.
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Extrait de « Les Tragiques », Livre quatrième
Théodore AGRIPPA D’AUBIGNÉ
(1552 – 1630)
Érudit connaissant le latin, le grec et l’hébreu, Agrippa d’Aubigné s’engage aussi bien au niveau politique (Protestant fidèle au roi Henri IV, il s’engage en faveur des huguenots) qu’au niveau philosophique et théologique. Diane Salviati est sa bien aimée qu’il court revoir à Talcy. Ce qui lui inspirera « Les Tragiques », le livre de poésies héroïques, le plus connu de son œuvre. Il a aussi écrit des poèmes amoureux dans « Le Printemps », de picaresques récits avec « Aventures du baron de Faeneste », une « Histoire universelle »… Sa poésie inaugure le style baroque.
Une allée de Tours porte son nom.
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