E A U
Pour écrire ce mot, trois exquises voyelles
Qui n’en font qu’une seule en l’écho abyssal
Du grand cri exprimant tout principe vital :
Ô larmes, ô sueurs, ô liqueurs essentielles.
De ce nom d’élixir, chaque lettre en kyrielle
Valsera, violon, envoûtement verbal,
Où le U devient V selon l’us médiéval
EAU, VAE ou EVA, au caprice des vielles.
Malheur ! Ève, un matin, à l’Amour a dit
« Non » ;
Lors, la pierre évière hérita de son nom,
Tarissant l’eau de vie au Verseau nouvel âge.
Mais dans le sang et l’eau, l’homme un jour fut lavé.
Il sourit à la Femme au limpide visage ;
Toi l’aigue vive, épouse inépousée, AVE !
Jean-François SOUBRIER
Poète berrichon
37, Notz l’Abbé, 36220 MARTIZAY
Courriel : jf.soubrier@wanadoo.fr
Note 1 – La pierre évière est une pierre que l’on trouve dans les murs des maisons de pays, par exemple en Brenne, et qui permet l’écoulement des eaux usées à l’extérieur de la maison. Évier et évière viennent du vieux mot « eve » qui signifie l’eau. Ève, le nom de la première femme – en latin Hevae – de Khamwaah, signifie « la vivante » et d’aucuns pensent qu’il pourrait y avoir rapprochement des deux étymologies.
Note 2 – Aigue est également une autre écriture ancienne de l’eau. Il nous en reste l’aiguière et Aigues-Mortes.
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