Je n’oublierai jamais ce que le temps a fait de toi.
Ce souvenir qui remonte en moi
De t’avoir connu autrement
Lorsque tu n’étais qu’un enfant.

Tu offres à ton miroir ton visage ridé
Qui, tel un livre, raconte tes souvenirs décolorés.
Miroir aux alouettes qui te fait pleurer
En te racontant ta jeunesse égarée.

Ces larmes qui s’échappent de ton regard,
Si elles pouvaient parler, tonner,
Elles auraient tant à narrer.
Tu n’es plus qu’un vieillard.

Un vieillard sans sourires
Qui gémit, qui soupire,
Qui va épouser la mort.
Tu voudrais crier très fort.

Mais déjà, tu sens entrer en toi
Ce mariage que tu ne veux pas.
Le nimbe s’en va,
Déjà arrive ton trépas.

Existence de lumière
Qui s’échappe comme une chimère.
Vie qui glisse loin de toi
Comme du sable entre les doigts.