Elle sait la terre humide, des affres de novembre,
Elle sait les longs soupirs courant les antichambres,
Elle sait les feuilles mortes que la douleur assemble,
Elle sait les grands frissons lorsque la terre tremble...

Elle sait... et cependant, elle ne trouve pas la paix...
Elle sait... et cependant, rien ne la comble jamais...

Elle sait les mots trouver pour que l’autre s’attise,
Elle sait la danse muette de l’abandon... exquise...
Elle sait les voix sucrées, confidences vocalises,
Elle sait les regards lourds, l’envie, la convoitise...

Elle sait... et cependant, elle frôle la falaise...
Elle sait... et cependant, jamais rien ne l’apaise...

Elle sait les grands tourments des douleurs de l’attente,
Elle sait ce qui se trame derrière des yeux d’amante,
Elle sait les sentiments que le cœur diligente,
Elle sait les mots d’un homme, le son qui la régente...

Elle sait... et cependant, elle larmoie en silence...
Elle sait... et cependant, ne comble pas l’absence...

Elle sait les rires d’enfants, la tendresse et la liesse,
Elle sait les joies du cœur, cultiver l’allégresse,
Elle sait se faire aimer, sans que rien ne paraisse,
Elle sait le goût de dire et la délicatesse...

Elle sait... et cependant elle s’endort sans sourire...
Elle sait... et cependant elle regarde la lune luire... 

À Ulysse... qui me fit faire un beau voyage...