LE CHEMIN CREUX
Nous aimions ce chemin creux qui monte au cimetière,
Ce chemin creux, parmi les prés remplis de fleurs,
Sa voûte de verdure y gardant la fraîcheur,
Ses bords étaient couverts de mousse et de lierre.
Que de fois, tout au long de notre vie entière,
Nous y sommes venus, le cœur plein de bonheur,
Sans songer qu’il faudrait un jour, dans la douleur,
Y mener nos parents vers leur maison dernière.
Hélas, depuis ce jour, un sort impitoyable
Nous contraint de traîner une vie misérable,
Bien loin du chemin creux et du funèbre enclos.
Et cependant la guerre, en maux toujours féconde,
A porté jusque-là sa rage furibonde
Et labouré le champ de l’éternel repos.
1945
Michel HOMOLLE
Extrait de « Poèmes de l’annonciade, sacrés et profanes, de Jean-François SOUBRIER »
Michel HOMOLLE est le grand-père du poète berrichon, Jean-François SOUBRIER (37, Notz l’Abbé, 36220 MARTIZAY)
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