À MON PAYS
Je t’aime, mon pays, pour tes siècles d’Histoire,
Pour toutes tes vertus et malgré tes défauts,
Pour toutes tes victoires et toutes tes conquêtes,
Pour ta grandeur passée, tes savants, tes poètes
Et pour toutes tes gloires, pour ta langue si belle
Et ton esprit frondeur et pour tes cathédrales,
Ces grands vaisseaux de pierre, s’élevant vers le
ciel.
Mais je t’aimais déjà, au temps de mon enfance,
Dans les champs de l’été, je m’en souviens
encore,
On cueillait marguerites, bleuets, coquelicots,
Bouquets de fleurs des champs pour fleurir nos
chapeaux.
Le ruisseau transparent nous invitait au bain,
À la source limpide, on buvait dans nos mains.
Tous ces petits bonheurs, aujourd’hui disparus,
Mais qui font que la vie vaut bien d’être
vécue !
Mais tu as bien changé ; je ne reconnais plus ce pays
qui est mien.
Et que laisserons-nous aux enfants de demain ?
Des rivages souillés et des sources taries,
Un monde en désarroi où grandiront la peur,
La violence et la haine !
J’espère un renouveau, mon attente est-elle
vaine ?
Mes propos sont amers mais feront-ils sourire
Ceux qui les jugeront dérisoires, indigents ?
C’est que pour toi, vois-tu, je redoute le pire
Et je veux rester libre de pouvoir te redire
Que si je t’aime encore, je t’aimais mieux...
avant.
Jeanne ZOTTER
St. Avertin
Jeanne ZOTTER au Mur de poésie de Tours 2004.
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