Derrière leurs paupières de cuir frappées d’or,
Certains tout pantelants de longues craquelures,
Les pages sont leurs membres et leur encre est leur sang,
Que vivifie encore le souffle de la langue.
Comme les fleuves à l’Océan,
Depuis l’horizon des temps,
Tout vint à eux.
Et de tout leur savoir,
Tressé de sagesse et de déraison,
Serré entre leurs pages puissantes,
Gardant éternellement
L’haleine fraîche de leur enfance,
Longtemps encore ils créeront
Le souvenir et l’émotion.
Tous ces livres pesants
Brûlent tant d’être ouverts,
D’aspirer l’air des yeux !
Et celui-là, au bout,
Me lorgne de travers.