Ils étaient le vrai bonheur de ses vieux jours,
Les deux enfants l’aimaient, eux aussi, à leur tour.
Ils étaient ses adorables petits enfants.
Le grand-père faisait tout pour les rendre contents.

Mais un jour triste d’hiver, ils l’avaient quitté,
Abandonnèrent le grand-père à sa destinée.
Le vieillard sentit alors ce qu’éprouve le cœur,
Lorsqu’un vrai sentiment n’en fait pas le bonheur,

Lorsque sur notre terre on se sent délaissé
Oublié de ses proches et abandonné,
Et que l’on peut souffrir, sûr que ses douleurs,
D’aucun mortel jamais ne font couler les pleurs,

On se désintéresse alors de soi-même,
Et on cesse de s’aimer si quelqu’un ne nous aime ;
Car d’insipides jours, l’un sur l’autre entassés,
Se passent lentement et sont vite effacés.

Puis le temps de la vie prend lui aussi sa fin,
Le grand-père acheva sans amour son destin.
Malade et malheureux de tant d’ingratitude,
Il s’éteignit un jour dans sa triste solitude.