"Mur de poésie de Tours" 2003 - Poètes de Touraine
EVA
Ève, aube où transparaît la nuit,
Eau vive, éternellement une.
Évidence de l’existence,
Espoir d’amont au clair de lune,
En te reconnaissant je suis.
Évidence de l’existence,
Embrasement de tout mon sang,
Embrasse-moi, chair de ma chair !
Enivre-moi de ton encens,
Enfin j’oublierai que je pense…
Embrasse-moi chair de ma chair,
Épanche-toi en vérité.
En moi, Adam, tu deviens une !
En notre unique humanité.
Et pourtant nous guettait l’enfer…
En moi, Adam, tu deviens une
Vieille houle et glauque miroir.
Vers de mortifères abîmes,
Veux-tu –et pourquoi ?- nous faire
choir ?
Vaine virago me répugne…
Vers de mortifères abîmes…
Vipérine aïeule exaltée,
Vainement jalousez Dieu bon.
Vous aviez été trop gâtée
Vos entrailles depuis s’abîment
Vainement jalousez Dieu bon,
Vite prêt à faire alliance…
Vrai : Dieu, Aisha, est l’Unique,
Vigueur créatrice et puissance,
Vérité et Vie, Voie d’Amont.
Vrai : Dieu, Aisha, est l’Unique !
Voilà que de ta lignée la
Vierge bénie entre tes filles,
Vient au monde pour l’au-delà
Vaincre de son talon l’inique.
Vierge bénie entre tes filles,
Au salut de l’ange as dit
« Oui » !
Ave Maria, fille d’Ève,
À l’annonce tu te réjouis -
Alors qu’un glaive en toi se vrille.
Ave Maria, fille d’Ève,
Avec toi la femme est bénie !
Adam revivra pour toujours ;
À jamais la mort est finie,
À nouveau s’exprime la sève…
Adam revivra pour toujours !
Avec lui, te prenons pour Mère ;
Avec toi sommes à ton Fils ;
Appelés au banquet du Père,
Aurore éternelle d’amour.
Jean-François SOUBRIER
Ancien marin, aujourd’hui papily, plus tourangeau que berrichon, qui rimaille en enseignant, comme Cyrano bataillait en rimant.
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