De la vie, elle est le cimetière,
Amassant les joies et les peines,
Gardienne de nos souvenirs, elle nous aide,
Humble mémorisé, à garder nos émotions vraies.

Celles que nous tairons, celles que nous dirons,
Quand on croit l’oublier, elle se rappelle à nous,
Et nous renvoie à notre miroir du temps passé,
En une construction de vie inachevée.

Ordonnée ou sélective, brillante ou sèche,
Elle nous investit de sa force pour exister,
Supprimer la mémoire ! Quelle utopie !
Rappelle-toi et ne m’oublie pas.

De sa gestion peut naître la confusion,
Et de ce désordre, nous agacer,
Et nous faisant douter,
Mémoires je vous hais, laissez-nous en paix.

Tombeau des regrets et des causes entendues,
Elle impose sa raison d’être,
Quand elle se veut sans faille,
Et nous prend en tenailles.

Mémoires des uns, mémoires des autres,
Confrontation des impressions,
La mémoire est pleine de passions,
Pour ceux qui savent la cultiver.

Comme un jardin, il faut l’ordonner,
En sachant y faire pousser,
Ce que l’on veut garder,
Jardin de la mémoire, Cimetière éventé.

Novembre 2000