Clos ton beau regard
j’ai négligé l’absence
si bien que préférant la distance
où la main sur le seuil s’agenouille
et garde étirée la clé à son index...
- Que veux-tu ?
- Mais enfin quelle question !
quant je suis avec toi je veux... de toi à moi l’inverse aussi
ce n’est pas tout a fait toi
la ligne de ton cou
la porte fermée
et moi qui te regarde
tes joues pâles méritent une larme
tes nuits sans rêves
les gris du noir
et tes yeux le cerne d’une souffrance
toi lubrique et inféconde
posée sur le tapis comme un objet sans prix

Je sais de l’antéchrist les attraits
d’encens et de soufre
le diable larmoyant dans tes mains perverses
la fleur en équilibre aux pétales dispersés
alors que ma main éclate cinq fois
cherchant l’un après l’autre les cinq doigts de ta main

Les orchidées vont bien à ton teint suranné dans mon souvenir
que de jours pour pâlir
que d’orages légitimes sans le bruit de nos yeux
du caprice d’un jour
ils demeurent enragés du festin de ton cou
et je te vois sans traîne
les pétales dispersés
sans étoile étoilée
comme je t’aime
mauves aréoles
oeillades et baisers
des fruits d’une autre sorte
déguisés en parfum de fille incohérente

Il me fallait tout disposer pour ne pas te décevoir
au fond de ce talus où gisent nos amours embusqués
attends que je revienne vers toi
la proue renaissante lugubre et libertin
les étriers lumineux
mon cheval entre les branches
alors que titubant en ce jardin aux dessins érotiques du printemps
avide d’infinis parcours aux courbes laquées
tulipe ensablée
bronzée d’éternelle nuit aux dimensions d’un baiser
TOI