"Mur de poésie de Tours" 2003 - Poètes de Touraine
FEMME-PARFUM
Le velours du salon endormi sous l’automne
Frémit encore au pas pressé d’une baronne
Et s’émeut des invites Orient et jasmin
Sillage d’une brune amante du matin.
La longue cape noire vivement écartée
Presse encore le pas de la belle invitée
Baise main effleurant le nacré délicat
Raffinement du goût et gestes d’autrefois
Cristalline est la note qui chante dans la voix
Si purs sonnent les mots assénés comme loi
L’étrangère assurance se meut en un éclair
Sur un aplomb rocheux en exquise colère
Un silence gêné alors emplit l’espace
Disputant au jasmin et le feu et la glace
La fière demoiselle digne, désarçonnée
D’un regard irréel défie l’hôte damné
Mystérieuse en tout se doit d’être la femme
Subtile ensorcelant le cœur autant que l’âme
Délicieuse au point de se croire immortelle
Et semblant un parfum enivrer terre et ciel
Patrice HUARD
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