Par un après-midi de pluie,
Je relis Sully Prudhomme,
Pardon, cher vieux bonhomme
Mais ce n’était pas par ennui.

Et, je me suis mise à rêver…
Tous ces amis de mon enfance,
Si je pouvais les inviter
Faire un peu leur connaissance ?

Ronsard reviendrait de Saint Cosmes
Avec des roses pour Cassandre
Villon ramènerait de Rome
Flora, la belle au cœur tendre

Le père Hugo, tout grisonnant,
Avec ses pots de confiture
Disserterait avec Rostand,
Cyrano 0 triste figure ?

Plus loin, Théophile Gautier
Converserait avec Baudelaire,
Parlent-ils d’Émaux et Camées,
Ou du voyage à Cythère ?

Ah, voici mon cher Francis Jammes,
(sans la douce Clara d’Ellébeuse)
À côté de Péguy qui clame
Les adieux de Jane à la Meuse.

À ce festin de Balthazar,
Peu de dames à tailler bavette,
Peut-être, Rosemonde Gérard,
Ou l’inoubliable Colette ?

Et l’on entendrait la musique
Du kiosque de Franc Nohain,
Que l’ambiance serait sympathique
Et puis, j’offrirais du bon vin.

Peut-être en invités d’honneur
Aurions-nous pu y inviter
Brel et Brassens, et de tout cœur,
Ils seraient venus les fêter !

Quelle fête magnifique et folle
Que d’amis à rompre le pain
Que de souvenirs en farandole
De quoi rêver jusqu’au matin

Mais combien d’autres et d’autres encore
Pardon de ne pas les citer,
Mais comme pour des noces d’or,
Il y a tellement d’invités.