La mélancolique ancolie me cache à demi
Le jeune pêcheur
Qui, sous les saules penchés, mélancoliquement
Pêche.
Mon cœur crie à corps perdu et chante en chœur et en harmonie
Avec la nature printanière, car
Ce jeune pêcheur devant l’Éternel
Moi, je l’aime.
Mais…
Mon Dieu, qu’il est jeune.
Je me penche sur le miroir de la rivière
Et me regarde avec mélancolie.
Oui, vraiment il est trop jeune
Ou moi, trop vieille.
Alors je cueille l’ancolie
Et me retire comme la Mer.
Et l’imprévisible se produit…
Après une infime, infime seconde d’hésitation
Voici qu’en un lent mouvement
Qui fait bouger comme au ralenti
Sa longue chevelure blonde
Il tourne la tête et me voit.
Abandonnant son attirail de pêcheur sous les saules, penchés
Il contourne la touffe d’ancolie défleurie
Et se met à courir vers moi.

Mai 2001

Paule BRY