"Mur de poésie de Tours" 2003 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom
BALLADE DES PENDUS
Frères humains qui après nous vivez,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés cinq, six :
Quant à la chair que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s’en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille
absoudre !
Si frères vous clamons, pas n’en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n’ont pas bon sens rassis ;
Excusez-nous, puisque nous sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l’infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille
absoudre !
(…)
Extrait de « L’Épitaphe Villon »
François VILLON
(1431 - 1465)
Né à Paris, il s’appelle aussi François Moncorbier. Il est auteur du Grand Testament et du Petit Testament. Condamné à être pendu, il fut gracié par Louis XI et écrivit alors la célèbre « Ballade des pendus » puis disparut. C’est le premier des grands poètes lyriques français modernes.
Une rue de TOURS porte son nom, elle est située à Saint-Symphorien.
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