"Mur de poésie de Tours" 2003Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

BRITANNICUS

 

Néron :

Tu le sais bien, Narcisse. Et soit que sa colère
M’imputât le malheur qui lui ravit son frère,
Soit que son cœur, jaloux d’une austère fierté,
Enviât à nos yeux sa naissante beauté ;
Fidèle à sa douleur et dans l’ombre enfermée,
Elle se dérobait même à sa renommée ;
Et c’est cette vertu, si nouvelle à la cour,
Dont la persévérance irrite mon amour.
Quoi, Narcisse ! tandis qu’il n’est point de Romaine
Qui, dès qu’à ses regards elle ose se fier,
Sur le cœur de César ne les vienne essayer,
Seule dans son palais la modeste Junie
Regarde leurs honneurs comme une ignominie,
Fuit, et ne daigne pas peut-être s’informer
Si César est aimable, ou bien s’il sait aimer ?
Dis-moi, Britannicus l’aime-t-il ?

 

Extrait de « Britannicus », Acte II, scène 2

 

Jean RACINE

(1639 - 1699)

 

Ce poète dramatique français a tenté de concilier ses aspirations littéraires avec la carrière ecclésiastique. Il fait jouer « La Thébaïde », « Alexandre » puis « Andromaque » qui lui apporte le succès. Il donne ensuite « Britannicus », « Bérénice », « Bajazet », « Mithridate », « Iphigénie », « Phèdre ». Il compose ensuite des tragédies bibliques « Esther », « Athalie ». Il représente la tragédie classique.

 

Une rue de Tours porte son nom.