"Mur de poésie de Tours" 2003Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

LE COUP DE MARTEAU

 

Or, j’ai vu ce pauvre être, hier, à Ville-Évrard.
Il est fou tout à fait, et se prend pour un disque !
Parfois, une heure ou deux, droit comme un obélisque,
Il demeure immobile, et, sans un mot, tourné
Vers le mur de l’hospice, un mur illuminé
De soleil et qu’habille une frondaison verte,
Voulant dire par là que la voie est ouverte,
Puis, sur ses lourds talons évoluant soudain,
Le dos au mur, alors, et le nez au jardin :
« Je suis fermé, dit-il ; que le convoi recule ! »
et je ne trouve pas cela ridicule.

 

Georges COURTELINE

(1858 - 1929)

 

Cet écrivain né à Tours sous le nom de Georges MOINAUX, voulait être poète ; mais ses poèmes n’obtenant pas le succès escompté, il se tourna vers des récits « Le Train de 8 h 47 », « 1888 »... et des comédies « Boubouroche », « 1893 », « La Paix chez soi », qui eurent dès le départ, un succès étonnant. Son analyse de la vie bourgeoise, militaire et celle des fonctionnaires est ironique et met en relief le côté absurde jusqu’à l’excès déclenchant le rire. Bien qu’ayant reçu le grand prix de l’Académie française et qu’étant élu à l’Académie Goncourt, Georges COURTELINE ne s’est jamais pris au sérieux.

 

Une rue de TOURS porte son nom.