"Mur de poésie de Tours" 2003 - Poètes dont une rue de Tours porte le nom
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Tout homme a ses douleurs. Mais aux yeux de ses frères
Chacun d’un front serein déguise ses misères.
Chacun ne plaint que soi. Chacun dans son ennui
Envie un autre humain qui se plaint comme lui.
Nul des autres mortels ne mesure les peines,
Qu’ils savent tous cacher comme il cache les siennes ;
Et, chacun, l’œil en pleurs, en son cœur douloureux
Se dit : « Excepté moi, tout le monde est heureux. »
Ils sont tous malheureux. Leur prière importune
Crie et demande au ciel de changer leur fortune.
Ils changent ; et bientôt, versant de nouveaux pleurs,
Ils trouvent qu’ils n’ont fait que changer de malheurs.
Extrait des « Élégies »
André CHÉNIER
(1762 - 1794)
André CHÉNIER écrivit des poèmes inspirés par la Grèce, « La Jeune Tarentine », « La Jeune Captive ». Disciple de ROUSSEAU, il célébra l’Antiquité mythique, symbole de pureté et de vérité, mêlant harmonie et mélodie, par exemple dans « Les Bucoliques ». Poète engagé dans son temps, il écrivit une « Ode au jeu de Paume ». Il fut guillotiné sous la Terreur.
Une rue de Tours porte son nom ; c’est l’ancienne rue de la Lanterne, près de l’enceinte fortifiée du XVII°.
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