"Mur de poésie de Tours" 2003Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

LA LETTRE

 

Je t’écris, et la lampe écoute.
L’horloge attend à petits coups ;
Je vais fermer les yeux sans doute
Et je vais m’endormir en nous...

La lampe est douce et j’ai la fièvre ;
On n’entend que ta voix, ta voix...
J’ai ton nom qui rit sur ma lèvre
Et ta caresse est dans mes doigts.

J’ai notre douceur de naguère ;
Ton pauvre cœur sanglote en moi ;
Et mi-rêvant, je ne sais guère
Si c’est moi qui t’écris, ou toi...

 

Extrait de « Pleureuses »

 

Henri BARBUSSE

(1874 - 1935)

 

 

Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER, illustrant le poème LA LETTRE de Henri BARBUSSE

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.

 

Polémiste et romancier, Henri BARBUSSE a commencé ses débuts littéraires par un livre de poèmes composés entre 18 et 20 ans, « Pleureuses ». Il écrivit ensuite des romans dont « Le Feu », journal de guerre qui lui valut le prix Goncourt en 1916. Il revint de la guerre, lieutenant et internationaliste militant. Pacifiste, il milita à partir de 1920, en faveur du communisme. On lui doit de très nombreux livres dont « La lueur dans l’abîme », « Quelques coins de cœur »..., « Les bourreaux », « Zola », « Manifeste aux intellectuels »...

 

Une rue de Tours porte son nom.