Le chef cherche le LA,
Car le LA n’est plus là,
Tra la la la lère
Chante le chœur,
Mais le cœur,
N’y est pas !
Ou est passé le LA ?
Fuit-il avec le fa ?
Pour le maestro
C’en est trop !
Il supplie, il espère,
Met sa main en visière
Et scrute les points cardinaux
De l’orchestre.
Ce LA, où peut-il être ?
Fut-il placé sous clef,
Ou mis hors de portée,
Ce LA, il nous le faut !
L’orchestre sonne faux.
Le pianiste
Est triste.
La flûte, en contre-ut,
Crie zut et flûte !
Les percussions
Perdent le son.
Les violons, les altos
Pleurent à gros sanglots.
On craint que la contrebasse
Ne trépasse !
Le saxophone
Est aphone.
Le violoncelle
Chancelle.
La trompette
…
Ne dit rien !
Le cœur las,
Chacun cherche le LA.
Même le chat
Qui passait par là
Court après le LA.
Si quelqu’un d’ici
Ou de là,
Sait où on a mis
le LA,
Qu’il soit dièse ou bémol,
Qu’il le prenne sur son dos
Et le pose sur le sol !
Mais le chœur, au grand air,
Chante tra la la lère,
On a trouvé le LA
Tra la la !
II était au sous-sol,
Mi ré do si la sol
Et fa !
Tra la la !
Anne MAILLET