"Mur de poésie de Tours" 2003Membres de l'association "Présence de la Poésie"

 

FIBRES

 

Un poème né dans la solitude
Ça peut se lire dans la solitude

Par quelqu’un d’autre. Un cercle obstiné
Appel fugace et pourtant obstiné

Dans une attente comblée de patience,
Un chant de déroute ou plein d’efficience.

Des poèmes-fraîcheurs des clairs matins
De halte émerveillée, précieux satins

Se déroulent, ondoient ainsi que dunes.
Poèmes ronds comme des lunes,

Étonnés d’enfanter d’autres images
J’aime les solennels comme des mages

Et les discrets comme émergés des brumes
Ou le fier qui dans sa gloire s’assume.

Un jeu dense, écoute et résonance,
Apparaît dans sa tranquille évidence.

Regrettant tous ceux qui ne sont pas écrits,
Imparfaits chants d’amour. Force des cris

Oubliés, enfouis au creux des mémoires
Infidèles. Reste un effet de moire

Changeant, insaisissable. L’idée même.
Évanescente émotion du poème.

 

Tours, mai 1998

 

Extrait du recueil « Fatrasie », éditions New Legend, Paris, 2002.

 

Valentine MAGÈVE

 

Née à Mennetou-sur-Cher, Valentine MAGÈVE a beaucoup voyagé avec ses parents puis avec son mari. Elle est la mère de quatre enfants dont le poète André BREUIL. Elle vit actuellement à Tours. Auteure de romans, elle publie nouvelles et poèmes dans diverses revues. Elle a obtenu le prix de l’École de la Loire à Blois en 1993, pour un essai « Perversités d’un système ». Elle est lauréate du « texte court », avec La Valise chez Sol’Air, à Nantes en 2000. Le recueil FATRASIE nous présente « une vie sous un certain angle, celui de la poésie, un angle fractionné en facettes brillantes ou sombres, une vie. L’angle d’une vision, l’angle étroit d’un livre entrouvert. »

Valentine MAGÈVE au Banquet de la poésie, le 16 mars 2003 à Tours.