"Mur de poésie de Tours" 2003Poètes français du présent

 

SAINTE PAUVRETÉ

 

Qui a dit : « Ce n’est rien qu’un vagabond qui passe... »
Dans le néant des jours que pèse sa besace
Vide du sou gardé, du quignon refusé.
Tout est stérile en soi s’il n’est pas partagé !

La route est son foyer, le chien son compagnon
Avec qui il partage, en frère, son croûton.
Quand un jour pousse un jour, il reste l’Espérance
Qui promet, pour demain, un monde de clémence.
Pourquoi l’un est nanti quand l’autre est démuni,
Pourquoi l’un est au chaud et l’autre sans un nid ?
C’est qu’en nous l’Animal est plus puissant que l’Homme
Et qu’un cœur trop frileux est un cœur économe.

Bientôt le jour poindra au sein du chaos noir,
Au bec de la colombe une paille d’espoir,
Jamais plus d’injustice au jour de la naissance
Car les cœurs fraternels gommeront la souffrance,
L’Humain ne sera plus jugé sur son avoir
Et la bonté sera le drapeau du devoir !
L’exclu ne sera plus le gêneur qu’on évince :
LA PAUVRETÉ EST SAINTE ET SON ENFANT EST PRINCE !

 

Demain...

(« La pauvreté est une compagne ardente et redoutable ; elle est la plus vieille noblesse du monde. Bien peu en sont dignes. » André Suarès.)

 

Janine SABATIER

BP n° 51
64400 OLORON SAINTE-MARIE

 

Janine SABATIER, poète et nouvelliste, conteuse, chroniqueuse, écrit depuis l’enfance. Son écriture a pour but la réhabilitation de l’homme, la résurgence de son Humanité, actuellement méprisée au profit de son Animalité, ainsi que le respect de l’animal mis au service de l’humain et l’amour de la terre-mère. Un amour viscéral à la façon des Indiens, chantres incomparables de la nature. « Écrire est une maladie douloureuse » dit-elle, « quand une vocation littéraire ne trouve pas son aboutissement normal : un éditeur. » Jean Cocteau lui-même s’était plaint du labeur ingrat du poète. disant : « on ne se consacre pas à la poésie, on s’y sacrifie. »

 

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