"Mur de poésie de Tours" 2003 - Poètes français du présent
MON PEUPLIER
Mon regard te cherchait à travers la fenêtre
Peuplier, mon ami, que je n’ai pas vu naître.
Fier en ce mois d’août de feuillage paré
Et triste quand l’hiver te l’aura retiré
Lorsque, dans un ciel noir, s’élève la tempête
Je te vois frissonner, dodeliner la tête.
Et ployer un peu plus, à chaque assaut du vent
Mais le calme revient et tu restes vivant.
C’est comme des archets qui passent dans tes
feuilles
La buse te visite : en hôte tu l’accueilles,
Faisant frémir aussi les frênes à côté
Offrant vos mélodies aux fastes de l’été.
Peuplier plein de vie où la sève circule
Lorsque ton front se dresse encore : le ciel recule !
L’arbre n’a pas sa place où le ciel est ancré
Il doit demeurer seul en son éther sacré.
L’homme, avec son progrès a blessé la nature
Pourtant rien n’a terni l’éclat de ta verdure.
Mais la noble Charente où tu mires ton front
N’a plus un nénuphar, n’a même plus un jonc !
Février 1999
Francine PERROY
Saint-Amand-de-Boixe (Charente)
Membre des poètes du Berry.
|
|
|