Ma fille, ma blessure
Mon cri, ma déchirure
Mon amour qui me tue
Chaque jour un peu plus

Les mots, ces faux amis
Qu’on ne maîtrise pas
Nous expliquent la vie
Mais ne la vivent pas

Je n’ai pas su choisir
Ceux que tu attendais
Laisse-moi te les dire
Je le peux, en secret

En voulant t’élever
Du mieux que je l’ai pu
Je me suis abaissée
À n’en pouvoir plus

Je suis si fatiguée
J’ai de la peine à suivre
Ta soudaine envolée
Ton grand élan de vivre

Je l’ai vécu aussi
Peut-être… il y a longtemps
Le temps d’une autre vie
Avant d’être maman.

En moi c’est la déroute
Je ne comprends plus rien
Je suis deux mains qui poussent
Et un cœur qui retient.

Sur le terrain mouvant
De ton adolescence
Où je me sens perdue
À mesure que j’avance

Comment faire à présent
Pour ne pas te blesser
Marcher dans le silence
Sur la pointe des pieds

Accepter tes idées
Qui rejoignent les miennes
Ne plus te déchirer
En de vaines querelles

Laisser ma porte ouverte
Si tu claques la tienne
Entrer par la fenêtre
Pour écouter ta peine.