Aujourd’hui
le jour se penche
dans la grisaille
des pierres à fendre l’âme
et le passé
tenaille nos souvenirs
avec un an de plus
il n’y a pas de sable
inutile
même les chiens errants
s’habituent aux saisons
dans la profondeur de ces
ventres vides
tristes, enchaînés
de l’oubli.

Aujourd’hui
les vitres pleurent
et les enfants se blessent
à la brume
comme une cloche en colère
parce que le sourire
ne germe pas au fond
des gorges.

Aujourd’hui
Noël tisse ses
larmes noires
pour un semblant de fête
et toi
ou Toi
dans ton fauteuil
ingurgitant ta vie
tu triches avec le temps.

Aujourd’hui
de part le monde
dans des recoins obscurs
sous les plaies du silence
on trouve ça et là
quelques enfants sans
refrain.

Extrait de « Poèmes de Nulle Part »