"Mur de poésie de Tours" 2003 - Poètes français du passé
RONDEAU
Mon seul Sauveur, que vous pourrais-je dire ?
Vous connaissez tout ce que je désire ;
Rien n’est caché devant votre savoir ;
Le plus profond du cœur vous pouvez voir :
Par quoi à vous seulement je soupire.
Je n’ai espoir en roi, roc ni empire ;
Si non en vous ; le demeurant m’empire ;
Car je vous tiens Dieu ayant tout pouvoir,
Mon seul Sauveur.
Et si à vous, par vous, je ne me tire,
Rien je ne sais qui m’éloigne ou retire,
Hors de ça bas meurt corps, pensée, vouloir.
Doncques, daignez à votre œuvre pourvoir,
Que sauvée soit, par votre grand martyre :
Mon seul Sauveur.
Marguerite de VALOIS
(1492 – 1549)
Sœur aînée de deux ans du roi François Ier, Marguerite de VALOIS aime dire ses poèmes à la cour du roi, voulant que celle-ci soit le centre de la Renaissance. Elle devient reine de Navarre en se mariant en deuxième noce avec Henri d’Albret. Humaniste, tolérante, elle est attirée par la Réforme censurée par l’Église. Tourmentée dans ses convictions religieuses, fidèle à ses idées, elle allie cette conception à celle d’un amour platonicien.
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