"Mur de poésie de Tours" 2003 - Poètes français du passé
MIRÈIO
CANT CINQUEN
LA BATÈSTO
L’ombro dis aubo s’aloungavo ;
La Ventonreso boulegavo ;
Lou soulèu avié ’ncaro un parèu d’ouro d’aut ;
E li bouié que labouravon
Vers lou soulèu se reviravon
De tèms en tèms, car desiravon
Lou retour dóu seren, e si femo au lindau.
…
Frédéric MISTRAL
(1830 – 1914)
Prix Nobel de littérature, Frédéric MISTRAL a toujours écrit en provençal, voulant élaborer « la doctrine mistralienne » pour défendre la Provence. Poète reconnu à 29 ans par Lamartine, il a publié cette année-là, en 1859, « Mirèio », épopée de la Provence rhodanienne, puis « Calendal », « Nerto »… Publiciste, il écrivit de nombreuses préfaces de livres en langue d’oc. Il traduisit « la Genèsi » en 1910. Il élabora le « Tresor dóu felibrige » (1878), sommes des parlers d’oc. Sa poésie exprime « l’éternelle fraternité dont tous les hommes ont besoin »(selon un de ces admirateurs italiens).
CHANT CINQUIÈME
LE COMBAT
L’ombre des peupliers blancs s’allongeait :
La brise du Ventoux remuait ;
Le soleil avait encore une couple d’heures de haut ;
Et les laboureurs
se retournaient vers le soleil
de temps en temps, car ils désiraient
le retour serein et la vue de leurs femmes sur le seuil.
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