"Mur de poésie de Tours" 2003Poètes d'Europe

 

THE DAFFODILS

 

I wandered lonely as a cloud
That floats on high o’er vales and hills,
When all at once I saw a crowd,
A host, of golden daffodils ;
Beside the lake, beneath the trees.
Fluttering and dancing in the breeze.

Continuous as the stars that shine
And twinkle on the milky way,
They stretched in never-ending line
Along the margin of a bay :
Ten thousand saw I at a glance,
Tossing their heads in sprightly dance.

The waves beside them danced ; but they
Out-did the sparkling waves in glee :
A poet could not but be gay,
In such a jocund company :
I gazed – and gazed – but little thought
What wealth the show to me had brought :

For oft, when on my couch I lie
In vacant or in pensive mood,
They flash upon that inward eye
Which is the bliss of solitude ;
And then my heart with pleasure fills,
And dances with the daffodils.

 

William WORDSWORTH

(1770 – 1850)

 

Ce poète anglais est l’auteur avec son ami COLERIDGE, des « Ballades lyriques », véritable manifeste du romantisme. Il rejette dans ses poèmes, la phraséologie du XVIIème, pour retrouver le pittoresque de la langue quotidienne « L’Excursion », « Peter Bell »… À 22 ans, William WORDSWORTH s’est attardé en Touraine et dans le poème « Le Prélude », il a confié sa nostalgie d’avoir quitté la France mais aussi son amour de la nature, l’importance des rencontres intellectuelles et la valeur irremplaçable de l’enfance.

 

LES JONQUILLES

 

J’errais solitaire comme un nuage
Qui flotte au-dessus des vallées et des monts,
Quand tout-à-coup je vis une nuée,
Une foule de jonquilles dorées ;
À côté du lac, sous les branches,
Battant des ailes et dansant dans la brise.

Drues comme les étoiles qui brillent
Et scintillent sur la Voie lactée,
Elles s’étendaient en une ligne sans fin
Le long du rivage d’une baie :
J’en vis dix mille d’un coup d’œil,
Agitant la tête en une danse enjouée.

Les vagues dansaient à leurs côtés ; mais
Elles surpassaient les vagues étincelantes en allégresse :
Un poète ne pouvait qu’être gai,
En une telle compagnie :
Je les contemplais, les contemplais mais pensais peu
Au présent qu’elles m’apportaient :

Car souvent, quand je m’allonge dans mon lit,
L’esprit rêveur ou pensif,
Elles viennent illuminer ma vie intérieure
Qui est la béatitude de la solitude ;
Et mon cœur alors, s’emplit de plaisir
Et danse avec les jonquilles.

 

Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER