Là-bas, dans les paysages du Wienerwald,
J’ai cherché les visages noirs de Buchenwald,
Ceux des soldats, des gendarmes et des kapos,
Les visages des miliciens et des brutes de la Gestapo.
J’ai voulu revoir les traits des tueurs insensibles
Qui avaient pris aussi les enfants comme cibles.
J’ai voulu y voir des signes de remords et de honte
À l’égard des enfants laissés pour compte
Qui ont dû traîner leur angoisse et leur vie
Parce qu’ils s’appelaient David, Cohen ou Lévy,
Dans les camps de l’infamie et de la démence
Où l’on mourait lentement dans les pires souffrances,
Où les couleurs et les odeurs étaient celles de la cendre
Des corps brûlés comme du bois de palissandre.
Où sont les kapos, les tortionnaires et les SS,
Où sont les gardiens et les chiens en laisse ?
Où sont les enfants, et ma petite sœur Hélène
Avec ses grandes nattes et ses petits bas de laine ?
C’est là-bas, dans les paysages du Wienerwald,
Que j’ai cherché les visages de Buchenwald,
Mais je n’ai entendu que de touchants lieder
Et une nostalgie douce et secrète pour le Leader.