Je viens à vous, pensif, débordant d’innocence,
Fruit enfanté dans la douleur,
Je viens tout éperdu dans mon adolescence,
Mon âme exposée au malheur ;

Je viens à vous, certain, ô peuple de la terre !
De vous convaincre de ma foi,
Mettre le point final à cette horrible guerre
Qui met tant de cœurs en émoi.

Je viens redéfinir les termes du silence,
Vous ouvrir les yeux sur l’humain ;
Humblement tolérant, sans aucune insolence,
Je viens pour vous tendre la main.

S’il vous plaît, arrêtez ce carnage inutile !
Perpétré par un seul trait noir,
Stoppez l’ombre qui naît, funestement fertile,
Des esprits ivres de pouvoir !

J’écoute mais n’entends qu’une cacophonie,
Indigne du noble discours
Où se meurt, lentement, l’air de la symphonie
Du chant divin de nos amours.

Je suis là, le cœur gros, mais toujours aussi large
Afin d’absoudre vos péchés,
Prendre votre destin entièrement en charge,
Rompre vos infâmes marchés !

Projetés dans la vie, entrée obligatoire,
Nous réclamons l’éternité...
Ne voulant plus de ce monde illusoire,
Admettre la précarité !