Mur de poésie de Tours 2003

Transcription du texte :

 

À L’AFFICHE

 

Les poètes accrochent leurs vers

 

Le quatrième « mur de poésie de Tours » est encore debout jusqu’à demain à la bibliothèque municipale. Inauguré mercredi dernier, il compte cette année 594 poèmes d’horizons différents.

Pas de concours, de prix et de jury au « mur de Poésie ». Mais un mur où chaque poète a pu accrocher ses vers sans censure. Médecin-poète, Catherine Réault-Crosnier, travaille chaque année, depuis quatre ans, à son édification. « Je veux montrer que les poètes existent et la vivacité de leurs écrits », affirme-t-elle. « Ce que je recherche, avant tout, c’est la diversité. La poésie peut être rébarbative, il faut savoir s’ouvrir ! »

Effectivement ce quatrième mur de poésie respire la diversité. Associations, poètes étrangers, écoles et collèges, thèmes insolites... ce mur rassemble 594 poèmes qui ne se ressemblent pas. Une soixantaine d’enfants y ont participé dont certains décidés à défendre les animaux mal aimés, tels la limace, le rat d’égout ou l’araignée. Des adolescents « pas bien dans leur peau mais qui ont envie de s’exprimer ». Des chantres d’Afrique, d’Amérique ou encore du Vietnam. Des Roumains de Bucarest se sont essayés au haïku. Des poètes immortalisés par les rues de Tours mais peu connus comme tels : François 1er, Wagner, Chagall... « Un thème qui plaît énormément, remarque Catherine Réault-Crosnier, beaucoup de Tourangeaux viennent voir et cherchent leur rue. »

La liberté d’expression est le mot d’ordre de cette manifestation. « La poésie est l’affaire de tous », estime le médecin-poète. « On ne peut repartir indifférent en voyant ce mur. »

Indifférent le représentant de l’ambassadeur du Vietnam, Tran Quang Thu, venu tout spécialement de Paris, ne l’était certainement pas lors de cette inauguration. « La première fois, on est surpris, dit-il, un médecin-poète cela sonne de façon curieuse. La deuxième fois la surprise est encore plus agréable quand on s’aperçoit que les Tourangeaux s’intéressent à la poésie vietnamienne. » Une première qui augure, pour lui, une meilleure coopération culturelle. Demain le mur de poésie sera démonté mais pour être reconstruit dès l’année prochaine. Catherine Réault-Crosnier vient, d’ailleurs, de faire la rencontre d’un poète camerounais qui pourrait y apporter sa pierre.

Marie BORIUS.

 

Légende de la photo :

Le « mur de poésie de Tours » rassemble des poètes de tous genres, de 4 à 101 ans
(Photo « NR » Jean-François Bignon).

 

LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE DU CENTRE-OUEST - VENDREDI 14 MARS 2003 - 37T

 

(article paru dans « La Nouvelle République du Centre-Ouest », édition d’Indre-et-Loire, le vendredi 14 mars 2003, mis en ligne avec l’aimable autorisation de M. Jean-Pierre BEL, directeur départemental, en date du 8 avril 2003).

 

Cet article a été utilisé par les Éditions Magnard pour servir de support à un exercice de français pour les classes de CAP.
FRANÇAIS - CAP Nouveau programme LP-CFA-GRETA, Éditions Magnard, Paris, 2004, 208 pages (pages 188 et 189).