Mur de poésie de Tours 2003

 

COURRIER FRANÇAIS de TOURAINE

21 MARS 2003

 

En première page :

Bibliothèque municipale

4e « Mur de Poésie » de Tours

Catherine Réault-Crosnier avait convié les Tourangeaux à participer à l’inauguration de cette manifestation organisée par le ministère de la Culture, dans le cadre du « Printemps des poètes ».

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En page G :

BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE

4e « Mur de Poésie » de Tours

C’est dans le cadre du « Printemps des poète », organisé par le ministère de la Culture, que Catherine Réault-Crosnier, poète et membre de l’Union Mondiale des Écrivains Médecins, avait convié les Tourangeaux à participer à l’inauguration du 4e « Mur de Poésie ».

Cet événement s’est déroulé le mercredi 12 mars, à la Bibliothèque municipale, en présence du préfet Dominique Schmitt. De jeunes poètes d’écoles primaires, de collèges et de lycées se sont donnez rendez-vous pour tapisser les fameux murs. Leurs mots attiraient les premiers vrais rayons de soleil chauds en activité depuis longtemps. La salle de la bibliothèque en était d’ailleurs quadrillée. Les flammes, au sol, délimitaient différents espaces conviviaux de rencontres où les gens pouvaient échanger leurs impressions sur les œuvres. Ce seront peut-être les poèmes de Roumanie ou du Vietnam qui auront entretenu les plus vives conversations. Mais le mur avait des oreilles. Il aura gardé les échanges les plus passionnants pour sa pomme, histoire d’en garder pour l’année prochaine, quand les mots seront plus mûrs. Mais place aux poèmes, fêtons-les dignement, ils le méritent. Et d’abord un poème-article pour redonner aux mots leur liberté, pour leur faire prendre l’air…

 

« Ouvre en grand tes fenêtres sur l’horizon des mots »
Saisis-bien les murmures qui gémissent en ton monde,
Nous te confions les peines jaillissant à la ronde.
Printemps en branches vertes, s’étiolent les rameaux.
La ville te regarde et tu sais bien t’y prendre
Pour attiser les feux, au loin, quand la mer tangue.
Veille sur tous les hommes, recueille toutes ses langues
De l’Asie du Sud-Ouest à l’Amérique à vendre.
Mur de papier peut-être, non pas mur du silence,
Fais taire toutes ces guerres, les marges, les errances.
Rien de mieux qu’un poème pour que « j’aime » ait un sens
Dans les ruelles modernes agitées de nos sens.
La splendeur de nos âmes en soupirs extasiés
S’étirent les figures, des brûlures fondues
Paresse des mots lasse et l’on se sent mordu
Par tant de laces limaces aux parcours englués.
Que vive les poètes, que les poètes se vivent
À l’heure des temps rapides, où tant de rats lapident.
Ce qu’il reste des joies, quand tous les mots se vident,
Subsiste dans l’espoir que ces hommes dieux survivent.

 

Les poèmes sélectionnés : celui-ci est de Andrée Chedid

À quels gouffres descendre ?
À quelle folie consentir ?
À quelle porte guetter ?
À quelle douceur mourir ?

Parvenus enfin au soleil des racines,
N’aurons-nous pas perdu la lucarne
Qui donne sur nos souvenirs ?

 

Celui-là nous vient de Lucian BLACA de Roumanie :

TROIS ÂGES

L’enfant rit :
« - Ma sagesse et mon amour c’est le jeu ! »

Le jeune chante :
« - Mon jeu et ma sagesse c’est l’amour ! »

Le vieux se tait :
« - Mon amour et mon jeu c’est la sagesse ! »

 

Julien MARTINET

 

(article paru dans le « COURRIER FRANÇAIS DE TOURAINE », le 21 mars 2003, mis en ligne avec l’aimable autorisation de M. Jean-Yves BONIN, directeur du COURRIER FRANÇAIS DE TOURAINE).