Voici le premier jour pareil au nouveau-né.
Voici Janvier tout neuf nous offrant ses errances,
Dentelé de frimas, habillé d’espérances
Voici le perce-neige osant montrer son nez.

Le temps de Février, bien souvent est trompeur !
Pendant que le vent noir impose la fourrure,
Tout l’or du forsythia n’est que frêle parure.
Le printemps désiré chassera la torpeur.

Les prémices de Mars hument le renouveau :
Un rayon de soleil, après la giboulée,
Un souffle exubérant flottant dans la vallée...
Bientôt reverdiront l’aulne et le baliveau.

La lunaison d’Avril, de rose et blanc parée
Lève le rideau vert de Monsieur le Printemps.
La nature en sommeil, doucement libérée,
Éclôt de mille fleurs en son flanc palpitant.

Sous le soleil joyeux, mon jardin s’est paré
De verdure et de fleurs aux couleurs d’aquarelle.
Câline, près de moi, la douce tourterelle
S’en vient me présenter son beau collier cendré.

Vous sortez du printemps, votre coiffe levée
Pour saluer l’été, flamboyant et vainqueur.
Voici le grand soleil, dans la fête rêvée
Qui nourrit la moisson et réchauffe le cœur.

J’aimerais que Juillet, à la riche parure
Héritée, enfantée à l’appel du printemps
Qui génère en son flanc l’abondante nature,
Puisse enfin arrêter le sablier du temps.

Dans les feux de l’été, le mois d’Août généreux
Dispense sa lumière en prélude à l’automne
Alors que le décor se pare et se festonne
D’indicibles couleurs et de fruits savoureux.

Septembre généreux, plein de magnificence
Tel un bouquet fleuri au soir d’un bel été
Propose des trésors de créativité
Remplissant de fruits mûrs sa corne d’abondance.

Le soleil, ce matin, caresse la rosée
Et ce n’est plus midi au droit de ma maison.
Octobre nous invite au temps de cueillaison
Sous les feuilles de rouille et la brume irisée.

Écoutez dans la nuit le vent méchant qui gronde
Poussant au coin des toits un long mugissement !
C’est Novembre grincheux qui rit impunément
Et s’en va claironner son humeur vagabonde.

Décembre, pour un temps, ouvre son blanc manteau
Par-dessus la forêt et dans la vaste plaine.
L’hivernale saison s’installe, souveraine
Et referme les bras de son glacial étau.