"Mur de poésie de Tours" 2003Membres de l'Association Arts et Lettres de France

 

À MA MÈRE DISPARUE

 

« Ce qui est matériel est éphémère,
ce qui est non matériel est éternel ».

Nahâ-Nârâyana Upanishad, II

 

« La mort n’est pas l’ultime vérité. Elle nous paraît noire,
de même que le ciel nous paraît bleu, mais elle ne noircit pas plus l’existence que l’azur céleste ne tache les ailes de l’oiseau ».

Rabindranath TAGORE (1861 – 1941)

 

En ce pieux jardin ton calvaire s’achève :
Sur toi s’est refermé le silence éternel ;
Le cher passé m’étreint, poignant et solennel,
Cependant qu’au tombeau t’accompagne mon rêve…

Des flots impétueux devaient battre ta grève
Et compromettre, hélas ! ton périple charnel…
En quête d’infini, comme dans un tunnel,
Mon âme en désarroi s’interroge sans trêve.

Puisqu’un amer destin n’a pu t’être épargné,
Au nom de ma ferveur je me sens désigné
Pour sonder la Douleur d’où jaillit l’Espérance…

Lorsque aux ailes du Temps auront passé les jours
Et que, grave et serein, je fuirai l’Apparence,
Ton Souvenir, Maman, m’éclairera toujours !

 

Jean DISSAUX-BRUNIER

 

Né le 18 septembre 1919, Jean DISSAUX-BRUNIER est poète, penseur et philosophe. Il a exercé en tant que professeur de français en Limousin et à Tours en 1956, au lycée Descartes. Il est licencié en philosophie. Il a reçu le prix de poésie de l’Académie française et le prix du Sonnet en 1975. Il est Commandeur de l’ordre National du Mérite Poétique. Il a obtenu fin 1992, la Médaille d’or de « La Renaissance Française » au titre du Rayonnement Culturel et en 1994, le Premier Prix de Poésie classique au Concours International d’Arts et Lettres de France. Il a publié « l’Aventure humaine », ouvrage de pensées et poèmes.

 

Ce sonnet figure dans le « Livre d’Or » de l’Académie Internationale de Lutèce.