Elle acheta un poème fait de bonnes résolutions
Qu’elle vînt mettre au mur de sa maison :
« SAVOIR VIEILLIR
« NE PAS FAILLIR ! ».
Elle mit sa voix à la disposition du Seigneur
Et à la paroisse chanta pour devenir meilleure ;
Elle se paraît le dimanche pour honorer Jésus,
Il fallait être élégante… c’est une idée préconçue !
Mais le démon qui toujours guette et se cache,
S’avisa de mettre en cette belle en panache
Toutes sortes de sottes pensées et pures folies ;
Soudain, elle vit l’attrait du Sacristain recueilli.
Elle le trouva fort poli et séduisant ;
Rien jusqu’ici pourtant n’était méchant…
Mais elle s’en fit remarquer sans tarder
Et l’invita bientôt à déjeuner.
Elle n’eut pas de scrupules
Seul le plaisir l’émule !…
Ils sont ensemble aujourd’hui ;
Pour cela elle abandonna son vieux mari.
Le temps avait passé
En silence le vieux mari pleurait…
Que devenait la Belle ?…
Du temps qu’en faisait-elle ?
Rien de plus qu’avant
Peut-être moins maintenant.
Plus jeune, son amant n’était jamais là
Car il était pris parci-parlà…
Il fallait y penser
Avant de s’engager !
La Belle se lassa de cette solitude
Et entre eux s’installa une triste habitude ;
En jetant son bonnet par-dessus les moulins
Elle n’avait en fait obtenu que des chagrins.
Sa santé déclina
Le médecin elle consulta ;
Tristesse, langueur
Toujours des pleurs…
L’amant lui dit alors
Reconnaissant leurs torts :
Si je vis près de vous ma mie
J’avoue qu’aux miens je pense aussi !
….
Elle retourna chez son vieux mari
Humiliée et pleine de dépit ;
Il la regarda longtemps sans murmurer
Comme fit « Raimu » dans « la femme du boulanger » ;
Mais, c’était un homme d’honneur juste et bon,
Il la fit doucement entrer dans sa maison ;
Mais après tant de détresse
Elle perdit toute sa tendresse.
Elle a repris sa place
Mais elle a tout perdu ;
Elle se juge dans la glace
Les siens ne la voient plus…
Je suis maintenant vieille je dois me repentir,
Pour que Dieu me pardonne je dois savoir mourir !