La fête est un rayonnement, un halo de lumière vive,
Un lustre aux mille éclats, un chandelier en cristal de Venise.
Toujours lumière et circulaire, elle réunit les convives
Autour de la table à Bacchus, boite magique de l’illusion.
Garnie de mille feux rutilants et scintillants de lumignons
de décorations en lapis, de petites boules crépons ;
Les tables des convives rient et palabrent fines et exquises.
C’est un vrai charme : Pâmoison, conversation et émotion !
On rejette toutes les tensions dans la passion et l’attention.
L’euphorie gagne l’atmosphère ; on chante, on boit et on égrène
des plaisanteries des bons mots, la mise à scène est au pierrot,
on se laisse aller aux paillettes. On s’attend à revoir Zorro.
Les bayadères reflètent les verres et sur la nappe emperlée
Toute luisante et dorée, on champagnise un peu givrée.
Dans le champagne à bulles dorées et les coupes de porcelaine
On entend chanter le cristal à l’unisson des participants.
La fête est un son de métal sur fond de verre transparent.
Ce triangle suave carillonne avec un tintement de vibraphone.
La soie feutrée se broche et se frôle dans un halo de rose et de papier crépon.
Les étoiles des verres entrechoquent les transports du mélodieux violon.
Dans une vapeur eau de rose la fête se consume saumonée,
L’heure avance et le halo de bleu s’est teinté.
La lune lilas dodeline sur les convives fatigués.
Dans leurs yeux un éclat de bronze souligne la pervenche fanée.
La fête azur s’estompe ; tout le monde va se coucher.
La nuit violette recouvre d’ombre, la nappe fleurie et tachée.
La soie grisée garde une carte, l’adresse du prochain banquet
Un bruit de soie froissée soudain s’agite.
La lumière revient. Un réverbère luit.