"Mur de poésie de Tours" 2002 - Poètes de l' "Union Mondiale des Écrivains-Médecins"

 

CHIAR ŞI CLINTIREA UNUI GÎND MĂ DOARE...

 

Vin iar ninsori şi iar o bîntuire
cu dor de-a părăsi statornicii.
Aud cum curg prin ora de iubire
clătinătoare crengi de veşnicii...
Curînd va bate ceasul bolţii ninse
şi inima se va lipi de sol.
Nu vreau s-o ştiu... Cu braţele prelinse
pe lungi ninsori şi absorbit de gol
şi desprinzînd celulă de celulă

din trupul răstignit în amintiri,
cu tine vreau, în cea mai calmă hulă,
să fim iar început şi bănuiri !
Ah, cum presimt ! Sărutul stă să ţipe,
uitat de limpezitul men tumult,
şi tu exişti şi-aud în tine clipe,

iar eu nu sunt şi nu vreau să m-ascult...
Intrăm în veşnicie c-o ninsoare
şi dinafară, liberi, ne privim.

Chiar şi clintirea unui gînd mă doare.
Nu mai suntem. Nu încerca să fim.

 

C.D. ZELETIN

(Roumanie)

 

C.D. ZELETIN est le Président de la Société des Médecins Écrivains et Publicistes de Roumanie. Il est né en 1935, dans le Nord-Est de la Roumanie et il est docteur en médecine et biophysicien. Poète, essayiste, traducteur de poésie italienne et française, il a publié 25 volumes parmi lesquels « Voyage vers la transparence », « L’Andalousie » ; il a écrit des livres de poésie « Idéogrammes sur le sable de la corrida », « Adages », des aphorismes « Trêve en amont », « Trou dans le ciel », des essais. Il a réalisé la première traduction intégrale en roumain des poésies de MICHEL-ANGE et des « Fleurs du mal » de BAUDELAIRE. Il est membre de l’Académie des Sciences Médicales et rédacteur en chef de « Romanian Journal of Biophysics », édité par l’Académie Roumaine.

 

 

MÊME UNE IDÉE QUI BOUGE ME FAIT MAL...

 

Je sens, tandis qu’il neige comme autrefois autour,
Lieux de ma constance, l’envie de tout quitter,
J’entends pousser pendant notre heure d’amour
Les branches frémissantes de l’immortalité.
Je ne veux pas savoir que le gong va sonner
Dans la voûte de neige et que mon triste cœur
Sera collé au sol... Avec les bras glissés,
Absorbé dans le vide, sur les vastes blancheurs,
Et regardant périr les atomes en foules
Du corps crucifié au fond des souvenirs,
Je voudrais avec toi, dans la plus calme houle,
Être commencement de ce qui va venir.
Ah ! comme je pressens ton baiser éclatant
Si loin, quand mon tumulte change en limpidité ;
Tu existes et j’entends en toi des instants
Et moi, je ne suis plus et ne veux m’écouter.
L’éternité, la neige, regagnent nos fantômes
Et nous nous regardons étonnés du dehors ;
Même une idée qui bouge me fait mal ; oh ! nous sommes
Disparus ; n’essaie plus que soyons encore...

 

Version française de Grigore Sălceanu

 

 

MI DUOLE ANCHE IL TOCCO D’UN PENSIERO...

 

Di nuovo nevicate e di nuovo un nostalgico
furore d’abandonare la stabilità.
Li sento scivolare nelle ore d’amore
i vacillanti rami dell’eterno...
Fra poco l’orologio della nevosa volta
suonerà e la mia anima s’attacherà alla terra-
Non ne voglio sapere... Con la braccia stillanti
su lunghe nevicate, e dal vuoto assorto,
staccando cellula per cellula
dal corpo crocifisso sui ricordi,
con te vorrei nel più calmo marregio
tornare ad essere principio e trasparenze !
Oh, come lo presento ! Il bacio vuol strillare
perduto nel mio rischiarato tumulto,
e tu esisti, sento in te istanti,
ma io non ci sono e non voglio ascoltarmi...
Entriamo nell’eterno liberi ci guardiamo.
Mi duole anche il tocco d’un pensiero.
Non siamo più. Non cercar che ci siamo.

 

Traduzione di Rodica Locusteanu