Une vie s’allume sur la terre
et déjà sa voie est tracée,
sentier parmi le réseau infini
des routes humaines. (Nativité)

Homme, ton destin, filé par les PARQUES,
court inexorablement vers son échéance,
tressé d’aspirations et de déceptions,
de vides et d’accomplissements,
d’espoirs bien définis et de buts à peine entrevus.
Tu portes en toi l’empreinte obsédante de ce destin,
et tu ne peux le dévier de son cours
mais seulement le trancher pour toujours.

L’espèce humaine veut assurer sa PERMANENCE :
voilà l’unique cause de ta naissance.
Tu n’es qu’un frêle rameau éphémère
Dans l’ARBRE GÉNÉALOGIQUE énorme
D’une humanité millénaire.
Tu balbuties ton innocence
et paies de toute ton existence
la pureté de l’instant où tu fus créé.

Vois, tu as saisi ton crayon
et à peine l’as-tu reposé
que déjà tu aperçois
comme à travers le VITRAIL VASCULAIRE
de tes paupières gonflées,
tes tempes neigeuses,
tes yeux embrumés,
horrifiés et lourds de tant d’expérience.

…

Une vie s’éteint sur la terre
mais déjà hors de sa trace douloureuse
elle revient vers les routes humaines
par une voie lumineuse. (Résurrection)

Extrait de « Triptic », 1989