Est-ce qu’il m’est arrivé de visiter vos rêves ? Il me semble parfois d’en arriver tout droit. D’atterrir d’autre part. Je ne connais pas bien cette demeure-là, mes images sont floues, mais lorsque j’y repense, ça ressemble à chez moi.

Je me sens très à l’aise dans vos cellules grises. J’aime y séjourner, même en courte visite. J’apprécie particulièrement les dernières secondes, celles qui précèdent juste l’heure où vous me délogez. Elles sont les plus intenses. Ça n’est qu’une sensation, car lorsque je me retrouve au bas de l’escalier, j’ai perdu la mémoire. L’appartement que je viens de quitter m’est soudain étranger.

Je rentre à la maison, presqu’en état d’hypnose. Heureusement, le chemin m’est plus que familier. Je ne me perds jamais au retour de vos méditations. J’investis à nouveau mes propres lieux communs, me fais couler un bain. J’essaie de me rafraîchir vos idées, mais elles restent bloquées, là-haut sous votre toi.

Épuisée, je m’endors. Je me laisse bercer par les bras de Morphée. Je plonge dans mon sommeil que je trouve pertinent de dire paradoxal, puisque vous êtes là, impatient, à m’attendre !

Comme c’est divertissant ces échanges de points de vue... J’adore ces labyrinthes formés par les méandres des boyaux de nos têtes. Je m’amuse comme une folle de Vous que je suis.

 

Laurence MARCHAND

Montlouis-sur-Loire