Écoute ton manteau de fourrure, il pleure !
Chaque poil pousse un cri de douleur.
La chaleur que tu endosses
n’est autre que la fièvre de la souffrance,
le déchirement de l’innocence.
Cette peau que tu portes
au « sacrifice », peut-être, de tes économies,
c’est du « sacrifice » de la vie qu’elle t’enveloppe.
Autour de toi tournent les âmes
de ces petites bêtes à qui l’on a arraché
cruellement, sauvagement leur parure.

Tu te regardes dans la glace,
Tu te mires dans les vitrines,
Tu es fier, tu pavanes ;
Pourtant, il n’y a pas de quoi Crois-moi.
Car cette pelisse que tu chéris
N’est autre qu’un vestige de souffrance.

Elles grimpent le long de ton corps
Ces adorables petites bêtes.
Elles s’accrochent, implorent
Plus de considération, de reconnaissance
Et de bienveillance pour leurs descendants.

Tiens, mais tu caresses ton chien !
Ton chat aussi ! Tu souris à ton lapin blanc !
Quelle gratitude, quel amour.

Chats, chiens, visons, lapins,...
Sur ton dos, ils sont chauds tes amis !
C’est la « chaleur » de la mort
Qui enveloppe ton corps sans scrupule.

Oh ! remarque, je t’entends déjà :
- « Ce ne sont que quelques bêtes et pas les miennes ! »
Si tu as un cœur, sous cette pelisse de douleur
Peut-être as-tu, maintenant, quelques frissons glacés perçant cet amas de poils ?
Frissonne, frissonne, ce sont tes cheveux qui se hérissent
Réfléchis et tu retrouveras peut-être la chaleur de l’amour.