Oublions quelques instants le temps,
Et viens, viens dans la vallée heureuse
Il n’y a plus ni soir, ni matin.
Disparaissent soucis, contrariétés, chagrins.
Fais le geste magique... donne-moi la main,
Nous voici dans la vallée heureuse.

Vois. Partout l’ombre des feuillages
Sur le doux tapis d’herbe tendre,
Des fleurs somptueuses sur les branchages
Des arbustes aux grappes odorantes
Entends le murmure des cascades
Écoute le rire cristallin des enfants
Et au loin le chant des adolescents,
Le chœur des couples comblés.

Viens, viens te mêler au peuple heureux.
Ici l’orphelin a retrouvé sa mère
L’homme guide les pas trébuchants de l’enfant
Les amants s’aiment de l’amour éternel
Et nul ne meurt d'aimer
Mais aimer donne droit à l’éternité
Le temps de l’arrêt du temps.

Viens, viens dans la vallée heureuse
La disgrâce, la pitié, la charité
La justice et l’injustice y sont inconnues
Tous avons l’âge de nos plus beaux traits
Allons rire, déclamer, jouer ou chanter
Ici n’est solitaire que celui qui le veut
Tous à égalité sommes considérés
À part entière, aux yeux de la vallée.

Voici passé le temps de l’arrêt du temps
Nous sommes à nouveau dans la vie quotidienne
Elle a le mérite d’être la vie humaine
Mais lorsque parfois tu auras de la peine
Imagine qu’à nouveau ta main dans la mienne
Nous entrons dans la vallée heureuse
Le temps d’un arrêt du temps.